L’art du banquier central et les problèmes du « franc fort »

Le 26 mars 2015, le Professeur Sergio Rossi était invité à une audition avec le Gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg, Gaston Reinesch, pour lui présenter les résultats de ses propres travaux de recherche en macroéconomie monétaire. Cette rencontre bilatérale a offert l’occasion de discuter, durant quatre heures, de la conception moderne de la monnaie bancaire que le Prof. Rossi avait développée dans son ouvrage Money and Payments in Theory and Practice, à partir de laquelle, dans le sillage de l’École de Dijon–Fribourg fondée par le Prof. Bernard Schmitt, il explique les racines structurelles du désordre monétaire national et international ayant mené, en 2008, à l’éclatement de la crise financière au plan global. Cette crise systémique n’est pas due à des règles et comportements erronés des acteurs au sein du système économique, mais à un vice structurel du système des paiements à l’échelle nationale et internationale. La structure de celui-ci doit être améliorée afin que les banques n’abusent plus de leur capacité d’octroyer des crédits en émettant des sommes de monnaie pour régler des transactions qui ne mènent aucunement à la formation d’un revenu nouveau pour l’ensemble du système économique. Au plan international, il faut en revanche empêcher que les monnaies nationales soient utilisées en tant que contrepartie des biens, services ou actifs financiers échangés à travers les frontières monétaires, parce que le fait d’utiliser une monnaie comme si elle était un objet d’échange est contraire à sa nature et, de ce fait, mène à des déséquilibres globaux.

Par ailleurs, le Prof. Rossi a également été auditionné en Suisse, à trois reprises, durant les mois de février et mars 2015, suite à l’abandon inattendu par la Banque nationale suisse, le 15 janvier 2015, du taux de change minimum entre l’euro et le franc suisse. Le 11 février il a été invité par la Délégation socialiste à la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national à Berne, pour exposer son analyse des conséquences de l’appréciation du taux de change du franc suisse et des possibilités d’intervention des autorités fédérales afin d’éviter les problèmes induits par cette appréciation. La proposition du Prof. Rossi à l’égard du prélèvement d’une taxe sur les achats de francs suisses a suscité l’intérêt du Groupe socialiste de l’Assemblée fédérale, qui le 17 mars l’a invité à une deuxième audition, à Berne, pour approfondir les modalités d’institution et les bénéfices d’une telle taxe visant l’affaiblissement du taux de change du franc suisse. Pour sa part, la Commission de la gestion et des finances du Grand conseil tessinois a auditionné le Prof. Rossi en date du 24 février, afin d’apprendre les possibilités d’intervention au plan cantonal pour pallier les conséquences négatives du « franc fort » dans un canton de frontière comme le Tessin.

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