Les relations économiques italo-suisses et l’avenir de la zone euro

Le Professeur Sergio Rossi a été invité comme orateur au troisième Forum pour le dialogue entre l’Italie et la Suisse, qui s’est déroulé à Milan les 29 et 30 octobre 2015 à l’initiative de l’Ambassade suisse en Italie et de la revue italienne de géopolitique Limes, en collaboration avec l’Institut des hautes études de la politique internationale de Milan et sous le haut patronage du Ministère pour les affaires étrangères italien et du Département fédéral des affaires étrangères. Après l’ouverture du Forum par les ambassadeurs de Suisse en Italie et d’Italie en Suisse, qui ont mis tous les deux l’accent sur l’importance et le potentiel de développement des relations entre ces deux pays, les travaux ont été poursuivis en quatre panels d’experts invités pour discuter des questions liées à la libre circulation des personnes, au nouveau tunnel du Saint-Gothard, aux services financiers, et à la recherche scientifique.

Par ailleurs, le Prof. Rossi a également été invité comme orateur au premier sommet international «pour un plan B en Europe», qui s’est tenu à Paris les 23 et 24 janvier 2016, à l’initiative de Yanis Varoufakis (ancien ministre des finances grec), Oskar Lafontaine (ancien ministre des finances allemand), Stefano Fassina (ancien vice-ministre de l’économie et des finances italien), Zoé Konstantopoulou (ancienne présidente du parlement grec) et Jean-Luc Mélenchon (eurodéputé français). Organisés sous forme de tables rondes thématiques, les débats ont porté sur la monnaie, la dette et le commerce international des pays de la zone euro. Dans le cadre de la première table ronde, le Prof. Rossi a proposé un plan pour un nouvel ordre monétaire européen, dans lequel l’euro cesserait d’être la monnaie unique des pays de l’Euroland souffrant des effets de la crise et des politiques d’austérité, pour devenir leur monnaie commune, qui ne serait toutefois utilisée que par leurs propres banques centrales afin de régler les transactions entre ces pays, le règlement des transactions domestiques étant assuré à nouveau à travers leurs propres monnaies nationales. En effet, la zone euro n’est pas une «zone monétaire optimale», la politique monétaire de la Banque centrale européenne ne convient pas à l’ensemble de ses pays membres et la libre circulation des capitaux à travers cette zone est un facteur de crise systémique. Qui plus est, les politiques d’austérité et les réformes structurelles du marché du travail mises en œuvre suite à l’éclatement de la crise de la zone euro aggravent la situation d’une grande partie de la population dans cette zone, sans aucun espoir d’une sortie de crise à moyen–long terme. Le Prof. Rossi a proposé de faire un pas en arrière pour transformer l’euro en monnaie commune dont l’émission doit être assurée par la Banque centrale européenne en tant qu’institution de règlement du trafic des paiements entre les banques centrales nationales dans le cadre de l’Eurosystème. Aussi, a-t-il proposé que le mécanisme d’ajustement des déséquilibres extérieurs devienne symétrique, afin que les pays (comme l’Allemagne) qui enregistrent d’énormes excédents commerciaux participent à cet ajustement, qui en l’état repose uniquement sur les pays déficitaires leur imposant une déflation salariale et a dès lors un effet récessif au lieu de contribuer à relancer l’économie de l’Euroland dans son ensemble.

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