La Banque nationale suisse doit placer ses avoirs de manière durable

Le 16 mai 2018, le Professeur Sergio Rossi a participé à une rencontre au sommet au siège de la Banque nationale suisse (BNS) à Zurich pour discuter de la stratégie de placement des avoirs de la BNS sur les marchés financiers dans une perspective de développement durable. Durant cette rencontre, le Prof. Rossi a fait remarquer qu’une bonne politique monétaire ne peut plus ignorer le changement climatique. Il est dans l’intérêt de la BNS d’analyser de manière intégrée l’impact du changement climatique sur la sécurité, le rendement et la liquidité de ses placements et de mettre en œuvre les mesures nécessaires afin de remplir son mandat d’une manière respectueuse du climat et accomplir sa mission d’assurer la stabilité financière en tenant compte des risques climatiques. Lors de la rencontre du 16 mai 2018, la démarche suggérée à la BNS a été la suivante:

  • Dans une lettre publique, la BNS s’engage à respecter l’Accord de Paris sur le climat et les objectifs de développement durable de l’Organisation des nations unies et annonce les premières étapes à cet effet.
  • Elle développe des principes qui permettent de maîtriser les risques climatiques dans le contexte du maintien de la stabilité du système financier helvétique.
  • Elle effectue des tests de résistance climatique et des analyses de scénarios pour le secteur financier suisse et publie des mesures visant à contenir les risques d’ordre macroéconomique à cet égard.
  • Elle évalue l’exposition de ses propres placements aux risques climatiques.
  • Elle révise ses directives afin d’exclure les placements dans des entreprises qui causent systématiquement de graves dommages climatiques.
  • Elle détermine et publie les émissions de CO2 de ses portefeuilles de titres et évalue leur compatibilité avec un scénario de réchauffement climatique inférieur à 2° C.
  • Elle rend publiques les mesures qu’elle entend prendre pour atteindre la trajectoire de compatibilité avec un scénario de réchauffement climatique inférieur à 2° C en temps utile et réduire les émissions de CO2, ainsi que la manière dont elle mesurera leur succès.
  • Elle commence par désinvestir des entreprises liées au charbon et de celles ayant les plus grandes réserves d’énergies fossiles.

En l’état, la BNS accepte que ses placements soient responsables d’une quantité de gaz à effet de serre supérieure aux émissions totales de la Suisse et favorisent une augmentation de la température de 4 à 6° C. Cela va à l’encontre de ses propres directives, qui excluent les placements dans des entreprises qui causent systématiquement de graves dommages à l’environnement.

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