Plus de 700 millions de personnes dans le monde vivent dans des conditions de pauvreté extrême, et 80% habitent dans les zones rurales des pays en voie de développement. Les revenus de ces personnes, dépendant fortement des activités agricoles, sont très variables et sensibles aux chocs climatiques. Certains pays sont plus touchés par cette problématique, comme par exemple la Tanzanie où l’agriculture constitue la source principale de moyens de subsistance pour plus de deux-tiers de la population (et plus particulièrement les femmes) et représente presque 50% du PIB du pays.
Néanmoins, les économistes savent relativement peu sur le fonctionnement du marché du travail dans les zones rurales des pays subsahariens. Pour cette raison, la Professeure Christelle Dumas (chaire d’économie du développement et d’histoire économique) démarre un projet de recherche sur le fonctionnement et l’organisation des échanges de travail dans les zones rurales en Tanzanie.
L’objectif du projet est d’avoir une meilleure connaissance des contraintes et des opportunités auxquels font face les ménages sur le marché du travail, et en particulier, d’identifier les possibles sources de friction qui empêchent le correct fonctionnement du marché (e.g. asymétries d’information, coûts de transaction élevés ou problèmes de synchronicité des besoins en travail).
Pour bien répondre à ces questions, le projet de recherche se déroulera pendant un an dans lequel on fera un suivi détaillé des ménages grâce à des enquêtes régulières. On s’attachera notamment à détailler les différences entre les périodes de cultivation et le reste de l’année, où les travailleurs peuvent avoir plus de difficultés pour trouver une activité rémunérée ou ont besoin de plus de liquidité. Le travail sur le terrain se réalisera en coordination avec l’organisation Economic Development Initiatives et consistera à des enquêtes qualitatives pour mieux exploiter des réponses inattendues de la part des individus.
