Un modèle simple de concurrence fiscale et environnementale entre pays industrialisés et en transition

Le Professeur Thierry Madiès finalise en ce moment un projet de recherche en collaboration avec deux chercheuses : l'une de l'Université de Rome-Sapienza et l'autre de l'Université Paris-Saclay. Les auteurs proposent un modèle de concurrence fiscale et environnementale entre pays "riches" (industrialisés) et pays pauvres (ou en transition).

Plus précisément, les auteurs cherchent à étudier si la stratégie visant à baisser les taux d'impôt sur les sociétés et rendre les normes environnementales moins contraignantes (havre de pollution) est la seule stratégie efficace pour attirer des investissements directs (IDE). Attirer des IDE permet à un pays de gagner des emplois et des recettes fiscales mais a aussi pour effet de détériorer l'environnement. Les préférences des gouvernements en matière environnementales sont différentes dans les pays riches et dans les pays pauvres. Les gouvernements font donc face à un arbitrage entre enjeux économique et budgétaire, d'une part, et enjeux environnementaux d'autre part. Ceci dans un contexte en réalité plus complexe car la pollution déborde les frontières.

Le modèle utilisé est un jeu à deux étapes dans lequel les pays choisissent d'abord leurs normes environnementales puis ensuite leur taux d'impôt sur les sociétés. Le concept d'équilibre est l'équilibre parfait en sous-jeux. On comprend immédiatement que dans ce type de modèle un pays qui relâcherait ses normes environnementales de façon à attirer des IDE risque fort d'être confronté par la suite à une concurrence fiscale plus agressive de la part de l'autre pays. Les résultats que nous obtenons sont les suivants. Les pays pauvres ou en transition ont généralement des taux d'impôt plus faibles que les pays riches. Seuls les pays pauvres peuvent avoir intérêt, sous certaines conditions, à être à la fois des paradis fiscaux et des havres de pollution. Les choix environnementaux des pays sont indépendants du niveau d'intégration économique internationale. L'intégration économique a, en revanche, pour effet, de réduire les écarts de taux d'impôt entre pays riches et pays pauvres. Les effets en termes de bien-être dépendent du degré d'intégration économique.

Contact : Prof. Madiès, Chaire d'Economie internationale et d'Economie régionale

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