De 2010 à 2022, le Professeur Eric Davoine a participé au programme interdisciplinaire du NCCR LIVES, d'abord comme responsable de projet, puis comme co-coordinateur d'un groupe de projets sur le genre et la mobilité de carrière.
Le premier projet de son équipe portait sur les expatrié·e·s des filiales suisses de multinationales et les difficultés d'intégration en Suisse pour ces employé·e·s  étrangers·ères très qualifié·e·s et leurs conjoint·e·s, afin d'identifier et d'évaluer l'impact des mesures RH facilitant leur intégration au travail et dans le contexte helvétique.
Le second projet portait sur les évolutions des stratégies de double carrière chez les couples étrangers très qualifiés, lors de mobilités internationales successives.
Enfin, un troisième projet s’intéressait aux difficultés rencontrées en Suisse par des réfugié·e·s syrien·ne·s à haut niveau de qualification afin d’identifier les facteurs facilitant leur intégration.    

Vulnérabilité féminine

La vulnérabilité particulière des femmes dans l'expérience de mobilité internationale représente une problématique transversale de l’ensemble de ces projets. En effet, dans les politiques d'expatriation des entreprises multinationales ou des corps diplomatiques, les femmes ont traditionnellement le rôle d'épouses accompagnantes : non rémunérées directement (mais souvent indirectement via des primes attribuées au mari). Elles font toutefois l'objet d'attentes particulières de la part des employeurs·euses en termes d'activité, de rôle et de comportement. Aujourd'hui, les femmes sont de plus en plus nombreuses à expérimenter une mobilité internationale pour leur propre carrière. Malgré l'évolution encore timide des politiques de carrière en faveur des femmes, les recherches mettent en évidence des difficultés spécifiques liées à des rôles genrés tant dans le domaine professionnel que familial, vis-à-vis du conjoint, des enfants mais aussi des parents vieillissants.
Si les stratégies négociées de double carrière semblent être une voie prometteuse, elles n’en sont pas pour autant une pratique facile. La redistribution ou la renégociation des rôles s'avère au moins aussi difficile pour les hommes que pour les femmes. Enfin, les rôles genrés ne sont pas spécifiques aux pères et aux mères de famille. Ils s'imposent aussi aux femmes expatriées célibataires, dont les stratégies d'intégration peuvent rencontrer des obstacles spécifiques.
Avec le phénomène croissant des migrations au niveau mondial, cette problématique prend de l'importance et la population hautement qualifiée, pourtant privilégiée, n'est pas à l'abri de ces difficultés.  

Participants au projet 2010-2022 : Prof. Eric Davoine, Dr. Claudio Ravasi, Dr. Xavier Salamin, Dr. Mancini-Vonlanthen, Dr. Flavia Cangia, Sima Tashtish